Le dépistage du cancer du sein
Mise à jour 15/05/2018
Pourquoi le faire ?
Réduire la mortalité féminine en le repérant et en le traitant précocement, sachant que le cancer du sein touche actuellement une femme sur neuf au cours de sa vie en France.
Le dépistage organisé et systématique du cancer du sein par mammographie entre 50 et 74 ans est cependant discuté au sein de la communauté médicale.
Aussi, il nous apparait nécessaire d’exposer clairement aux femmes les avantages et les risques du dépistage organisé pour que chacune d’elle puisse décider d’y participer ou pas en connaissance de cause (voir plus loin).
A qui s’adresse-t-il ?
Le repérage des situations risque (liées aux antécédents familiaux de cancer du sein et aux antécédents médicaux personnels) concerne toutes les femmes. Il permet la mise en place d’un suivi personnalisé.
Le dépistage organisé par mammographie s’adresse à toutes les femmes de 50 à 74 ans inclus qui n’ont pas de suivi personnalisé du fait de leurs antécédents familiaux et personnels. Il est organisé par Gard Lozère Dépistage.
Comment procéder ?
Vous devez d’abord faire le point avec votre médecin sur les antécédents de cancer du sein ou de l’ovaire dans votre famille du côté de votre mère, comme du côté de votre père et sur vos antécédents médicaux personnels. Dans certains cas, une consultation en oncogénétique et/ou un suivi personnalisé vous sera proposé.
Toute anomalie au niveau d’un sein (palpation d’un nodule, écoulement, rétraction ou eczéma du mamelon, rétraction de la peau d’un sein, inflammation, ganglion au niveau des aisselles) doit faire consulter rapidement, même si une mammographie a été faite récemment et était normale.
Dans tous les autres cas, entre 50 et 74 ans, une mammographie systématique tous les deux ans est actuellement recommandée. Si vous n’avez pas reçu ou si vous avez perdu l’invitation envoyée par GARD LOZERE DEPISTAGE, votre médecin peut vous faire la prescription. La mammographie prescrite rentrera dans le cadre du dépistage organisé, bénéficiera donc d’une double lecture et sera gratuite.
Est-ce-utile ?
Oui, pour le dépistage personnalisé en cas d’antécédent familiaux de cancer du sein.
Oui, peut-être pour le dépistage organisé.
Il permet de repérer de nombreux cas de cancer du sein asymptomatiques. Mais cela ne suffit pas à le rendre utile.
Pour être utile, un dépistage systématique doit apporter la preuve qu’il réduit non seulement la mortalité par cancer du sein, mais aussi la mortalité des femmes, toutes causes confondues. Il doit aussi démonter son innocuité.
Le dépistage réduit (un peu) la mortalité par cancer du sein mais nous n’avons pas la preuve qu’il réduit la mortalité féminine toutes causes confondues.
Etat actuel des connaissances :
- Sur 1 000 femmes de 50 ans dépistées pendant 10 ans, 4 décéderont d’un cancer du sein.
- Sur 1 000 femmes de 50 ans non dépistées pendant 10 ans, 5 décéderont d’un cancer du sein.
- Le dépistage entraîne donc une réduction de la mortalité par cancer du sein.
Mais, pour 1 à 6 décès par cancer du sein évités : 19 femmes seront diagnostiquées avec un cancer qui n’aurait jamais menacé leur vie (sur-diagnostic). Ces femmes subiront donc inutilement l’annonce d’un cancer, ses conséquences et ses traitements. Et environ 200 femmes seront faussement alertées (contrôles répétés, biopsies), avec un impact psychique et physique à prendre en compte.
En termes de mortalité toutes causes confondues, le bénéfice du dépistage n’est pas démontré. En effet, les décès consécutifs aux traitements et aux cancers radio-induits par les mammographies répétées pourraient contrebalancer le faible effet positif du dépistage.
En pratique, que faire ?
Le débat scientifique n’est pas clos. Les autorités sanitaires continuent de promouvoir le dépistage organisé. Les femmes concernées doivent être correctement informées et prendre leur décision librement, sans pression et en toute connaissance de cause.
Discutez-en avec votre médecin à la MSP !
Quel suivi est fait par la MSP ?
Un espace dans votre dossier médical informatique est consacré à ce sujet. Aidez-nous à la tenir à jour en répondant aux questionnaires que nous vous proposons de remplir à intervalle régulier.
Prévenez-nous de nouveaux antécédents de cancer du sein ou de l’ovaire survenus chez vos parents du premier degré (parents, frères et sœurs, enfants) et du second degré (grand parents, oncles et tantes, neveux et nièces).
Caroline BODEL (sage-femme) et Solenn FOURSIN (secrétaire) participent à la gestion du dépistage du cancer du sein dans la MSP. Si votre médecin traitant exerce à la MSP, elles pourront être amenées à vous contacter par téléphone ou par courrier à ce propos. Merci de l’accueil que vous leur réserverez !
D’autres informations ?
Lien vers le site de l’Institut national du cancer: Voir le site
Lien vers le site Formindep: Voir le site